Nos valeurs

Décodage d’une actualité en demi-teinte ou en plein délire, qui navigue entre deux eaux ou patauge dans le deux poids, deux mesures. Émilie Loridan, 31 ans, d’Armentières, mère de deux enfants de 8 et 6 ans, dont l’une trisomique Elle vivait avec 398 euros par mois, alloués par la Belgique, pays de son ex-mari. Elle ne percevait plus d’allocs de la Caf, ni le RSA, ni l’APL. Elle n’était pas réfugiée, ni immigrante, ni primo-arrivante, ni minoritaire : une femme que l’on avait laissé dériver sans bouée ni filet. Absente de la liste officielle et brevetée des damnés de la terre, elle devait donc passer par pertes et profits, en silence et sans protester. Ce qu’elle a fait en se suicidant. Paix à nos cendres. Les plus exaltés attendent le déclenchement d’émeutes du style Watts (Los Angeles) 1965. Levez-vous, orages désirés. Ceux qui gardent encore une parcelle de sang-froid rappellent qu’aux États-Unis la police a tué trois fois plus de Blancs que de Noirs. Mais qu’importe la réalité aux indignés d’arrondissement puisque, comme ils le claironnent en permanence à tout vent médiatique, le racisme anti-Blanc n’existe pas. C’est si vrai qu’il n’y a eu nul génocide au Cambodge, au Rwanda, en Turquie ou dans n’importe quel pays d’un monde que l’on qualifiait, il n’y a guère, de “tiers”. Seuls les Occidentaux sont des criminels ; les autres ne sont que des victimes que l’oppression yankee et européenne a rendues déséquilibrées et désespérées. Dallas, ton univers impitoyable. Jusqu’où ? … qui ont voté la séparation d’avec cette magnifique Union européenne que le monde nous envie, dirigée par la non moins magnifique Commission, qui sait beaucoup mieux que nous où est notre intérêt et qui agit toujours pour notre bien. La meilleure preuve : l’ancien président de la Commission José Manuel Barroso vient d’être engagé par la très financière Goldman Sachs. Cela nous rassure. On sait désormais que Jean-Claude Juncker, quand il aura fini ses travaux d’Hercule, ne dormira pas sous les ponts. Plusieurs banques sont déjà sur les rangs pour jouir de son génie visionnaire. … c’est que l’alcool du référendum est désormais à consommer avec beaucoup de modération. Je dirais même plus : l’abstinence est recommandée. Consulter le peuple en dehors des passages cloutés de l’élection est devenu une entreprise à haut risque qu’il faut absolument éviter, au nom du sacro-saint principe de précaution. Comme l’ont dit les “sachants”, ceux qui ont voté la séparation sont des gens non éduqués, qui ne savent pas se tenir à table, qui ont à peine appris à lire et à écrire et ignorent ce qui se passe dans le monde. Il est grand temps que le peuple ne s’exprime désormais qu’à dose homéopathique et laisse définitivement parler et décider les experts et les dirigeants. Pourtant, la Suisse, pays où l’on organise 30 votations par an, connaît le taux de chômage le plus faible d’Europe : 3,1 % de la population active. Mais, me direz-vous, les deux choses n’ont rien à voir. Juste une information. En passant. À l’issue de France-Allemagne : « On a fait le plus difficile, mais le plus dur nous attend. » Parlait-il pour son propre destin dans quelques mois, ou pour les Bleus, trois jours plus tard ? Ne répondez pas tous à la fois.