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De feu et de glace
27 janvier 2015

Le poison des droits du commerce international

Lundi dernier, j'ai eu la chance d'assister à un séminaire en Italie saisissant où le cas des taxes de douane a été beaucoup débattu. En effet, les macroéconomistes allèguent depuis le 19e siècle que les droits de douane constituent une stupidité. De ce fait, pour quelles raisons ces droits demeurent-ils ? J'ai eu quelques éléments de réponse à cette épineuse question en fin de séminaire. D'abord, une taxe douanière qui est attribuée à un bien spécifique n'a qu'un seul but : parrainer un secteur bien identifié. Il est plutôt aisé pour les firmes et pour les travailleurs d'un secteur de s'associer pour concevoir des pressions intensives à l'égard des politiques, vu qu'ils peuvent tous s'accorder sur le fait que le problème en jeu est essentiel pour leur existence. Mais à partir du moment où un droit de douane est prélevé, son coût, qui se conclut par une majoration du prix à la consommation, est éprouvé au final par un ensemble de gens bien plus grand, qui a davantage de difficultés à s'assembler sur le plan politique. Ce qui explique que les gouvernants satisferont plus des collectifs d'entrepreneurs qui se sont proprement concertés et qui se font entendre pour poursuivre les droits de douane, plutôt que l'immense majorité des citoyens lésés. Et ce, d'autant plus si ces entrepreneurs sont localisés en masse dans une circonscription où leur vote peut peser sur le résultat des élections suivantes. Néanmoins même dans cette situation, pour quelle raison la contribution des politiques revêt-elle couramment la forme de tarifs de douane, de préférence à des contributions à la création ? C'est dû tout d'abord au fait que si le secteur automobile français souffre des importations de voitures nippones, il paraît toujours plus simple de produire une sanction qui entravera carrément les constructeurs étrangers. Sinon, le gouvernement devrait avoir recours aux impôts pour financer ces subventions. Un tarif de douane est en définitive généralement plus simple à instituer au niveau politique: parce qu'il prétend affaiblir la concurrence, et parce qu'il paraît rehausser les recettes du gouvernement. Une subvention semble seulement compresser les recettes du pays. Et si nous savons qu'un droit de douane impacte directement les clients en grossissant le tarif en France de chaque produit taxé, l'administration utilise les tarifs de douane parce qu'ils présentent moins de problèmes politiques à l'État. Bien qu'ils constituent une aberration, ces droits de douane devraient donc rester encore des années dans le paysage français. Et ce, même s'ils fragilisent au final les entreprises françaises, les poussant à moins de compétitivité, les protégeant très temporairement de la mondialisation. Une absurdité que les citoyens paieront doublement tôt ou tard. Suivez le lien vers le site de l’organisateur pour en savoir plus sur ce type de séminaire en Italie.

 

mb

C'est aussi pour cela que je vais en Italie, même pour des séminaires un peu chiant parfois. Et vous ?

 

 

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