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De feu et de glace
8 janvier 2020

Le Brexit et la protection sociale

Au même titre que l'ensemble des Etats de l'Union européenne, de l'Espace économique européen et la Suisse, le Royaume-Uni bénéficie actuellement de la coordination de son système de sécurité sociale avec celui des autres Etats membres. La décision britannique de quitter l'UE fait émerger de nouvelles incertitudes. Le présent dossier a pour vocation de vous informer des négociations qui ont cours entre le Royaume-Uni et les instances européennes et qui auront une incidence sur les droits à protection sociale des citoyens en situation de mobilité internationale. Les relations de sécurité sociale entre la France et le Royaume-Uni Des mécanismes en place entre les Etats permettent d'assurer la continuité des droits de sécurité sociale des personnes en mobilité. Il ne s'agit toutefois pas d'harmonisation puisque chaque Etat conserve son propre système de sécurité sociale. D'une coordination bilatérale... Dès le 10 juillet 1956, des règles ont encadré la protection sociale dans les relations entre le Royaume-Uni et la France : une convention de sécurité sociale a été conclue entre les deux Etats. ...à une coordination européenne Depuis le 1er janvier 1973, date à laquelle il a intégré l'Union européenne, le Royaume-Uni applique les règles de coordination des systèmes de sécurité sociale dans ses relations avec la France comme avec les autres Etats de l'Union européenne, de l'EEE et avec la Suisse. Elles sont prévues par les règlements européens (CEE) n°1408/71 et (CE) n°883/2004 et leur règlement d'application respectif. Les flux entre la France et le Royaume-Uni Des disparités apparaissent au niveau des pensions de retraite et de réversion. En effet, quasiment 7 fois plus de pensionnés des régimes britanniques vivent en France par rapport au nombre de pensionnés des régimes français résidant au Royaume-Uni. En matière de détachement, les flux sont relativement équilibrés entre travailleurs envoyés par la France vers le Royaume-Uni et les travailleurs détachés depuis le Royaume-Uni vers la France. Brexit et futures relations franco-britanniques Le 29 mars 2017, le Royaume-Uni a officiellement notifié au Conseil européen sa volonté de sortir de l'Union, en déclenchant l’article 50 du Traité sur l’Union européenne. Cette date a marqué le point de départ du processus de négociations conduisant à la sortie du pays de l’UE, le 29 mars 2019 à minuit, qu’il ait ou non conclu un accord de retrait à cette date. Les négociations officielles ont été initiées le 19 juin 2017. L’UE et le Royaume-Uni sont parvenus le 25 novembre 2018 à un accord de retrait. Ce dernier prévoit notamment une période de transition s’achevant le 31/12/2020, au cours de laquelle le Royaume-Uni, devenu Etat tiers, continuera d’appliquer l’intégralité de la législation européenne et pourra avoir accès au marché intérieur et à l’Union douanière. En revanche, il ne participera plus aux institutions et ne sera plus associé aux processus décisionnels. Cet accord est assorti d’une déclaration politique agréée par les parties le 25 novembre 2018. Elle n’a pas de valeur juridique contraignante mais prépare les futures négociations notamment celles relatives à la coordination des législations de sécurité sociale. A ce stade, la ratification de l’accord de retrait par le Parlement britannique demeure incertaine. Le vote initial du 11 décembre a été reporté à la semaine du 14 janvier 2019. Dès lors, le gouvernement français se prépare à l’hypothèse d’une sortie du Royaume-Uni sans accord. Il demande au Parlement de pouvoir légiférer par ordonnance sur des champs restreints et prioritaires, afin d’assurer certains éléments de continuité, jugés nécessaires aux personnes et aux entreprises, de façon temporaire.

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